Yvette Théraulaz

La Pendule De Mon Voisin
I J'ai comme voisin près de ma petite chambrette Un jeune homme charmant qui me fait la cour. Aussi de temps en temps de façon discrète Il me fait parvenir des p'tits mots d'amour. L'autre jour ma montre s'étant arrêtée Je ne savais pas l'heure qu'il était. Comme il prenait l'frais à sa croisée, Je lui dis : quelle heure est-il s'il vous plait ? Dès qu'il m'aperçoit son œil s'illumine Et d'un œil affable et tout dégourdi, Il répond doucement : ma belle voisine Il est midi! Il est midi. II Comment c'est midi ? mais vous voulez rire C'est au moins cinq heures du soir à présent. Pour moi votre pendule doit être en délire Il faudra changer un peu son mouvement. Ma pendule dit-il n'est nullement folâtre Venez voir ses mouvements ils sont doux et réguliers Elle a pour soutien deux colonnes d'albâtre Et de plus encore deux beaux balanciers. Elle est pudiquement sous une draperie Cachée nuit et jour à tous regards hardis Mais elle apparaît aux femmes jolies Letras de cancionesQuand c'est midi! quand c'est midi III Sapristi! je pensais que cette pendule Devait être un peu du goût féminin Moi qui suis curieuse et très incrédule J'allais pour la voir chez mon petit voisin Sur un grand fauteuil voilà qu'il me place Poli, prévenant et doux à souhait Puis il me met là, sans voile, bien en face La fameuse pendule qui tant m'intriguait. Ah mes chers amis, mon Dieu quelle surprise Mon gentil voisin ne m'avait pas menti Car là dans ma main la preuve était mise C'était midi! c'était midi! IV Rien de plus jolie je le certifie De ce qu'il me montra, je riais en dessous La jolie pendule avait une sonnerie Qui m'électrisait à chacun de ses coups. De son carillonneur, je goûtais les charmes, Dirigeant l'aiguille partout à mon gré Et toute raide. Je rendais les armes Regrettant d'avoir un instant douté. Quand ça s'arrêtait, alors vite! vite! Je lui remontais et…ce fut ainsi Que nous fîmes six fois de suite Sonner midi! sonner midi! V Mon Charles mettait une ardeur extrême A faire durer ces jeux amusants Me disant tout bas oh ma Jeanne je t'aime. Et me dévorant de baisers brûlants. Pendant plus d'une heure avec fanatisme Nous carillonnâmes ainsi tous les deux Mais hélas..soudain le beau mécanisme Ne fonctionna plus que mou et paresseux La belle pendule sommeillait endormie A la fin des fins demanda merci Marqua tout à coup six heures et demie Adieu midi Adieu midi (Merci à Philippe Heudron pour cettes paroles) From Letras Mania