Kery James

Lettre A Mon Public
1er avril 2009, Avant mon départ fallait que j’écrive une lettre à mon public De la part du poète noir, Kery James le mélancolique, En toute sincérité parce que vous le méritez Je n’ai que la vérité en échange de l’amour que vous me portez, Uniquement pour ceux qui m’aiment réellement, Pleurent en écoutant mes chansons, Ceux qui me défendent comme si nous étions du même sang, Ceux qui dans leur cœur ont pour moi de la compassion, A ceux qui me devinent, peuvent déceler mon mal-être, Percevront les nuances et les sens cachés dans chaque lettre, A ceux que j’ai décrits, à ceux que j’ai écrits, Comme si mes mots étaient les leurs, à ceux que j’ai guéri, A ceux que j’ai aidés, à ceux que j’ai défendus, Ceux pour qui j’ai plaidés, ceux que j’ai toujours prétendu représenter, A ceux que j’ai portés, renforcés, transportés, réconfortés, Quand ils n’avaient que mes mots pour les abriter, Aux infirmes du bonheur à qui mes textes servent de béquilles, Aux inconnus qui me considèrent comme un membre de la famille, Ceux qui m’ont fait une place dans leur cœur, dans leurs vies, Je n’aurais que deux choses à dire : J’ai honte et Merci J’ai honte de ne pas être celui que vous admirez, Je ne serais jamais uniquement celui que vous espérez En moi y’a de l’amour, mais en moi y’a de la haine En moi y’a de la peine et il me reste un peu d’humour En moi y’a de la tendresse mais je peux être une brute Letras de cancionesDans ma bouche y’a de la sagesse mais y’a parfois des insultes J’aime la paix mais j’aime aussi la résistance Conscient que la violence peut-être la dernière chance d’obtenir la paix Moi aussi j’ai ma part d’ombre et j’suis seul face à elle Quand ma part de lumière tombe Ma part d’ombre a peu de morale et de vertu Ce qu’abandonne ma lumière, ma part d’ombre le perpétue Trop exposée au plaisir de la chair, Ma part d'ombre pourrait éteindre ma lumière, Ma part d’ombre déteste lever le drapeau blanc, Si ce n’est pour t’étouffer avec et le tremper dans ton sang, Ma part d’ombre pourrait déraper, frapper, s’armer, armer, Une arme à feu, faire feu et la décharger Mes ennemis ignorent de quoi j’suis capable, J’suis sur les ailes de la colombe mais mon équilibre est instable Y’en a trop qui prennent mon honneur pour une serpillère, Je patiente mais ma part d’ombre en attente a de quoi les faire taire T’as pas idée de c’qu’elle me murmure, Du sang sur les murs et des larmes sur les figures, En lutte avec moi-même comme Kamel je résiste, J’vis avec la crainte que ma lumière se désiste, J’vis avec la crainte qu’ils me poussent à bout, Que j’gâche tout sur un seul coup, Leur vie et la mienne même sur un seul doute, C’est pourquoi je dois partir, Avant que je ne vois tout c’que j’ai construit se détruire De toute façon ici j’suis toujours stressé, j’me sens comme oppressé, Je n’ai jamais l’temps pour rien j’suis toujours pressé, Anxieux et tourmenté j’vis dans l’angoisse, j’angoisse Et j’sais même plus qui j’dois voir quand j’me regarde dans une glace Comme une bougie j’vous ai éclairé, seulement en même temps j’me suis consumé Ca t’étonne mais je ne savoure même pas le succès Et tu peux trouver ça étrange tant que tu ignores ce que je sais, T’as qu’à observer les êtres humains, tu constateras qu’ils meurent tous, T’as beau amasser des biens, forcément un jour tu laisses tout J’ai beau regarder l’avenir j’vois que des tombes à l’horizon Donc il est temps que je m’exile parmi les hommes de raison Ici les gens sont faux, fous, fourbes, travestissent les valeurs Considèrent le pire comme le meilleur. Chut, juste un instant Laisse-moi prendre du recul Pour mieux reprendre de l’élan Que je souffre, que je m’ouvre que je me retrouve Peut-être même que je me découvre X2 Thug Life, j’ai grandi dans le ghetto, Au bord de l’illicite difficile de rester réglo, Tisant et fumant dans les tours de ciment, J’en ai passé du temps mec à attendre les clients, J’ai fait du sale, j’ai fait du mal à ma mère, Je m’en suis sorti mais mes frères ont pris des balles Thug story j’fais pas semblant, Et quand j’pleure c’est rouge sang, passé sanglant, Sans gant toute ma jeunesse j’ai défié l’Etat J'ai longtemps cru à la vendetta du Beretta Frôlé la prison et le cimetière, Jusqu’à ce que ma part d’ombre rencontre ma part de lumière « Ideal J » c’était moi, « Si c’était à refaire » c’était moi « Savoir et vivre ensemble c’était moi », « Ma vérité » c’était moi Et « A l’ombre du show-business » c’était encore moi ! Chacun de mes albums est une part de moi-même Reflète c’que je suis au moment où je l’écris, J’évolue donc ma musique ne peut pas rester la même, Alors qu’elle est censée être fidèle à moi-même, Alors oui j’me suis contredit, oui j’ai changé d’avis Et bah oui, j’ai grandi ! J’ai préféré vous choquer que vous duper, En vérité j’ai fait le choix de la sincérité, Peu comprennent vraiment ma musique ni mes choix, C’est pourquoi je n’adresse cette lettre qu’à mon public A ceux qui m’aiment, voient en moi un espoir, Même les yeux fermés, les âmes sensibles peuvent voir, J’suis aussi sage que fou, aussi fort que faible, J’suis aussi humain que vous, Que de débats sur les forums, En vérité, je ne suis qu’un homme ! From Letras Mania